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Ce n’est pas parce que t’as une vie de « Gossip Girl » à Yale que tu vas être heureuse

Rédigé par: Éloïse Dalpé Montréal - 9 Juillet 2018

Au début de l’année 2018, le New York Times a publié un article intitulé « Yale’s Most Popular Class Ever : Happiness ». On y apprend qu’environ 1200 étudiants, soit près du quart des étudiants de la prestigieuse Université de Yale, se sont inscrits au cours de Psychology and Good Life à la session précédente. Créé et élaboré par la psychologue Laurie Santos, ce cours a pour but d’enseigner aux étudiants comment mener une vie plus heureuse et satisfaisante. Selon elle, si autant de jeunes s’intéressent au sujet de son cours, c’est nécessairement parce qu’ils ont dû sacrifier tant de choses dans le passé, dont leur propre bonheur, afin d’être admis dans l’une des universités les plus compétitives du monde. Elle ajoute que beaucoup de jeunes étudiants ont fini par adopter des habitudes de vie nuisibles, et que c’est toute cette culture de performance qui a mené à ce qu’on appelle aujourd’hui « la crise de santé mentale » dans le milieu universitaire.

Ce qu’on ne dit pas dans ce texte, mais qui pourrait résumer franchement bien la situation, c’est que la marchandisation de l’éducation est sûrement une réussite pour le modèle capitaliste, mais un gros échec sur le plan humain. Dans ce même article, on apprend d’ailleurs qu’un rapport publié en 2013 par le Yale College Council révèle que plus de la moitié des étudiants du premier cycle avaient eu recours à des soins de santé mentale à l’université. Si l’article tente de prendre une direction optimiste en regard de la situation, en disant que les étudiants ne se sont jamais autant intéressés à la psychologie positive qu’à l’heure actuelle, je ne vois pour ma part rien de rassurant là-dedans. Comment expliquer qu’autant de jeunes étudiants cherchent à être plus heureux dans leur vie? N’est-ce pas plutôt inquiétant qu’ils aient besoin d’un cours pour qu’on leur enseigne l’essence du bonheur?

Quand on prend le temps d’y penser, on réalise que c’est énorme comme nombre, mais on arrive aussi à mieux comprendre pourquoi ils sont si nombreux à espérer que le bonheur cogne à leur porte. Ironiquement, ça semble être les souffrances d’aujourd’hui qui nous amènent à nous intéresser autant à la question du bonheur. Les livres de psycho-pop sur le sujet ne cessent de se vendre comme des petits chauds, et chacun tente de s’attribuer une définition des plus uniques sur cette quête du bonheur. C’est pourquoi, en mai dernier, The Guardian nous a offert un « Top 10 des meilleurs livres pour comprendre le bonheur ». Well… si Aristote pensait avoir réglé cette question-là en 384-322 av. J.-C., il doit se retourner dans sa tombe en ce moment, à voir comment on est toujours en train de philosopher là-dessus. D’autre part, si on s’arrête aux opinions, on constate vite que tout le monde a une définition bien différente de ce que peut représenter le bonheur, et ce même à travers le temps. Si je recule dans le passé et que je pense à la Éloïse de 18 ans, je crois que son idéal de bonheur à l’époque, c’était de finir ses études et de se trouver une bonne job. Aujourd’hui, dix ans plus tard, mon idéal de bonheur a changé du tout pour au tout. En fait, c’est que j’ai fini mes études, j’ai obtenu une bonne job, mais jamais je n’ai eu l’impression de flotter sur le nuage du bonheur. J’ai compris à la dure qu’on ne peut pas attendre après celui-ci, tout comme on ne peut pas espérer qu’après avoir réalisé telle ou telle chose, le bonheur sera là.


À mon avis, le bonheur est bien plus simple à observer et beaucoup plus près de nous qu’on peut le croire. On est simplement trop occupés à le chercher à l’extérieur de nous, pour comprendre qu’il ne se retrouve pas au terme d’une quête matérielle ou d’un objectif bien précis, mais simplement dans la reconnaissance et l’appréciation des petites choses du quotidien.

Voilà ce que serait pour moi ma définition du bonheur…

Élo

Rédigé par:

Éloïse Dalpé

Certains adhèrent à la luminothérapie pour se sortir d’un novembre trop sombre, d’autres se mettent à la course à pied pour faire le plein d’hormones de bonheur. Pour ma part, l’écriture s’avère être une thérapie pour l’âme bien plus qu’efficace ! Libératrice, elle fait ressortir ma prose dans ces journées parfois moroses. Puis colorée, elle met des images sur des émotions, voire des pensées. Bachelière en communication, et actuellement étudiante en travail social, Éloïse s’intéresse aux gens et aux grandes questions de la vie. Passion et rigolades, c’est ce que vous trouverez dans ses écrits.

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